Alors que dans de nombreux pays européens, les expertises dans les procédures judiciaires sont réalisées par des experts « judiciaires », choisis par un juge sur une liste d’experts accrédités et indépendants des parties, dans la juridiction anglaise, les experts ne sont pas nommés par le tribunal, mais choisis et missionnés par les parties elles-mêmes.
Une autre différence avec les modèles procéduraux tels que le système français est qu’il est très courant en Angleterre d’avoir plus d’un expert. Par exemple, dans les réclamations pour préjudices corporels graves tels que les traumatismes crâniens, la pratique habituelle est d’avoir un expert par partie dans chaque domaine relatif aux dommages subis, tels que : neurologie, neuropsychologie, orthopédie, ORL, etc. En pratique, la victime a un rendez-vous avec chaque expert, individuellement (il n’existe pas d’« expertise contradictoire » ou « conjointe »). De plus, les avocats ne sont pas invités à y assister : le demandeur est habituellement seul avec l’expert.
Bien que les médecins agissant en tant qu’experts dans les procédures judiciaires soient indépendants et impartiaux (article 35.3 des règles de procédure civile : « il est du devoir des experts d’aider le tribunal (…) ; cette obligation l’emporte sur toute obligation envers la personne dont les experts ont reçu des instructions ou par qui ils sont payés), il n’est pas rare de voir certains experts agir exclusivement pour les victimes, et d’autres exclusivement pour les défendeurs.
Ainsi, et parce qu’il s’agit d’un système accusatoire, l’indépendance des experts est parfois mise en cause, voire ouvertement critiquée devant les tribunaux.
Il s’agit d’une décision procédurale du Juge Davison de la Haute Cour de justice. La demanderesse avait été victime d’un accident de la route, qui ne semblait pas particulièrement grave, mais elle soutenait qu’elle avait subi un traumatisme crânien (hémorragie cérébrale sous-arachnoïdienne et lésion cérébrale axonale diffuse), qui lui aurait causé des séquelles cognitives et neuropsychologiques. Compte tenu de la faible gravité de la collision, le défendeur contestait l’étendue des blessures.
L’avocat de la victime a assigné et obtenu la permission de missionner six experts médicaux, y compris un neuropsychologue. Lors des expertises neuropsychologiques, typiquement, l’expert associe à son entrevue avec la victime, et souvent avec un membre de la famille proche, des tests psychométriques (ou autres).
Le défendeur a obtenu l’autorisation de missionner des experts dans les mêmes domaines. Avant d’assister aux rendez-vous avec les experts du défendeur, l’avocat de la victime lui a conseillé d’enregistrer (en audio, non vidéo) les expertises (entrevue/discussion, et tests). Pour quatre d’entre elles, l’enregistrement était accepté par l’expert, mais deux ont été réalisés sans le consentement ou la connaissance des experts, en particulier le neuropsychologue.
Lorsque la demanderesse a tenté de communiquer les enregistrements pour critiquer les rapports d’experts du défendeur, celui-ci a fait une demande au juge de procédure pour exclure les enregistrements obtenus secrètement.
Sans entrer dans les détails de tous les arguments échangés, les points essentiels à retenir de la décision sont les suivants :
État actuel
Réflexions à l’échelle européenne
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